Lors d’un road trip dans les Îles Canaries, j’avais comme objectif de tester mes limites et de réaliser l’un de mes rêves : faire l’ascension d’un volcan !
J’ai donc tout naturellement visé le plus haut volcan de ces îles, qui est même le 3ème plus grand au monde (depuis sa base), le Teide, à Tenerife !
Dans cet article, je vous partage cette aventure extraordinaire à 3 718 mètres d’altitude et vous donne les informations nécessaires pour réaliser ce périple par vous-même. En avant vers la conquête du volcan !
Comment accéder au Teide ?
Accéder au “presque” sommet (3 555m)
Il n’y a qu’un seul sentier pour accéder au sommet du Teide, le numéro 10, qui culmine entre 3 555 m et 3 718 m d’altitude. Il est réglementé, et parfois fermé à cause du gel. C’est pourquoi je parle ici de l’accès au “presque” sommet, qui culmine à 3 555 m.
À cette hauteur se trouve le téléphérique, et deux sentiers, le 11 et le 12, qui vous permettent d’avoir des points de vue magnifiques sur les différentes faces du volcan.
- Le sentier 11 est accessible via le sentier 7. Ce dernier passe par le refuge d’Altavista (3 260 m), le seul du Teide, mais malheureusement fermé et sans date de réouverture. Le sentier 7 commence au sud-ouest de la Montana Blanca, depuis un petit parking sur la route TF-21 (2 349 m). Vous pouvez aussi le rejoindre via les sentiers 6, 22 et 27.
- Le sentier 12 est accessible via le sentier 9. Ce dernier passe par le Pico Viejo, le 2ème plus haut sommet de l’île (3 134 m). Le sentier 9 commence au sud-ouest du Teide, depuis le petit parking du Belvédère de Las Narices del Teide (2 048 m). Vous pouvez aussi le rejoindre via les sentiers 18, 23, 28 et 32.
- Le téléphérique est accessible via la route TF-21, où se trouve un grand parking. Comptez une 40 aines d’Euro pour l’aller/retour (possible aussi de prendre un seul trajet). Pour acheter les billets, c’est sur ce site.
Toutes les informations pour connaitre l’état des infrastructures et des sentiers sont sur ce site.
Accéder au pic du Teide (3 718m)
L’accès au pic du Teide se fait via le sentier 10. Seules 200 personnes peuvent y accéder, par jour, avec un droit de passage que vous pouvez vous fournir gratuitement sur ce site. Il faut s’y prendre très en avance, car ils partent vite.
Cette réglementation est là pour 2 raisons :
- Préserver l’endroit du tourisme de masse et de toutes les mauvaises choses que ça peut entrainer (destruction, déchets, ramassages de roches…).
- Éviter les accidents (chutes et blessures) causés par une foule trop importante dans cet endroit à l’espace restreint.
Des gardes sont présents pour contrôler les droits d’accès entre 9h et 17h, il est donc possible d’y accéder en dehors de ces heures, sans droit de passage.
La préparation
Choisir son chemin
Si vous voulez faire l’ascension à pied, il est primordial de vous renseigner sur l’état des sentiers, mais aussi leurs durées moyennes et leurs difficultés. Si vous voulez accéder au pic, de jour, vérifier la disponibilité du droit de passage. Et si vous voulez prendre le téléphérique, achetez vos billets en avance pour être serein.
Dans la suite de l’article, je vous raconte mon ascension dont le parcours est le suivant :
- Partir l’après-midi sur le sentier 7 depuis la route TF-21.
- Admirer le coucher de soleil puis les étoiles depuis le refuge.
- Dormir au refuge (fermer actuellement).
- Me lever à 4H du matin pour reprendre l’ascension.
- Admirer le lever de soleil depuis le pic.
- Redescendre par le téléphérique.
Bien s’équiper
L’environnement étant constitué de roches volcaniques parfois coupantes, et les températures pouvant être très basses à cette altitude malgré l’absence de nuages, il est primordiale de bien vous équiper.
Voici une liste de choses à prévoir, que je vous laisse modifier selon le parcours que vous prévoyez de prendre :
- Bonnes chaussures de marche
- Vêtements chauds
- Gants
- Écharpe
- Bonnet
- Lunettes de soleil
- Crème solaire
- Eau et nourriture
- Lampe frontale (de nuit)
Mon ascension
Mes motivations
Celles et ceux qui me suivent depuis un moment sur Facebook ou Instagram le savent, j’ai des rêves, et je compte bien les réaliser !
L’un de ces rêves était de gravir un volcan pour pouvoir admirer cette puissance de la nature, mais aussi pour tester mon mental et mon physique. Et j’avais aussi un autre rêve, celui de contempler un lever de soleil au-dessus des nuages..
Du coup, quand j’ai découvert que je pouvais réaliser ces 2 rêves, en Europe, sur le Teide, je n’ai pas réfléchi bien longtemps avant de me lancer et de partir à Tenerife pour gravir ce volcan majestueux.
Déroulement de l’ascension
13H00 – Après avoir garé ma voiture complétement à l’arrache (car il n’y avait plus de place sur le parking), me voici, à pied, direction le refuge !
Le début du sentier est assez facile malgré le vent qui vient me frapper le visage de son souffle glacial. Sur ma droite, j’aperçois déjà la mer de nuages qui me donne l’impression d’être aux frontières de la terre et du ciel. D’ailleurs, la terre, ici, ne semble pas propice au développement de la vie, car il y a très peu de végétation autour de moi.
14h00 – J’aperçois d’anciennes coulées de lave noires sur le flanc du volcan. Je croise aussi ce qu’on appelle les “œufs du Teide”, d’énormes roches que le volcan cracha lors de son explosion.
J’en profite pour m’arrêter et observer mon objectif, le sommet. À ce moment-là, j’ai ressenti quelque chose… une sorte d’atmosphère puissante, impressionnante et fantastique à la fois.
Le sentier longe ensuite l’une des coulées de lave, et j’y découvre les premières traces de végétation. Je jette un œil sur la mer de nuages, derrière moi, et j’ai comme l’impression qu’elle monte en même temps que moi. Peut-être une illusion d’optique ? J’espère, car je n’aimerais pas me retrouver dans les nuages, presque aveugle, durant ce périple.
15h00 – Le dénivelé devient de plus en plus fort, la difficulté augmente d’un cran, et je commence à avoir chaud. Pourtant, toutes les surfaces de ma peau en contact avec l’air sont froides.
Ça devient vraiment difficile… Je ressens, à chaque pas, le poids de mon corps sur mes jambes. L’esprit combatif est toujours là, j’avance malgré tout ! Je me surprends à regarder régulièrement au-dessus de moi, comme pour espérer voir le refuge. Je n’ai pas vraiment l’impression d’avancer, mais je sais que c’est dans la tête.
15h15 – C’est devenu très difficile pour mes jambes de suivre mon état d’esprit. Je décide de m’arrêter 2 minutes pour les laisser se reposer.
Sur ma droite, j’observe les nuages qui recouvrent progressivement les terres. C’est un spectacle hypnotisant…
15h30 – Je repars, bien décidé à atteindre le refuge, et même si ça devient physiquement très difficile, la rage de vaincre est toujours là !
Je me retourne pour observer le chemin que je viens de parcourir, c’est magnifique ! La mer de nuages, en face, me donne l’impression d’être sur une île volante, ça fait bizarre, mais c’est ultra fun.
16h00 – Une fois de plus, je lève les yeux au-dessus de moi, mais, cette fois, une maison apparaît, c’est le refuge ! Me voici donc arrivé à 3 270 m, les jambes tremblantes, mais heureux !
Je m’arrête pour me reposer et pour qu’on m’assigne un lit. Après avoir repris des forces, je me dis que je n’ai pas encore dépassé mes limites. Je suis peut-être capable d’atteindre le sommet avant que la nuit ne m’ensevelisse. Je repars donc, déterminé !
17H30 – Le chemin est très étroit, je me cogne sur la roche à plusieurs reprises, ça pique, et ça coupe ! Des plaques de glace recouvrent le sentier à plusieurs endroits et m’obligent à grimper sur la roche pour passer.
Le soleil commence à se coucher, de l’autre côté du volcan, ce qui me permet d’admirer son ombre gigantesque qui recouvre le chemin derrière moi. Quel magnifique spectacle !
Je continue à grimper, mais ma tête commence à tourner… Peut-être le manque d’oxygène couplé à la fatigue… Si je tombe dans les pommes maintenant, personne ne me trouvera, et si je ne me réveille pas avant la nuit (en espérant ne pas m’être cogné contre la roche en tombant), je suis mal vu les températures… Je décide de m’arrêter pour reprendre mes esprits puis je redescends au refuge. J’ai sûrement tenté d’aller trop haut et trop vite alors que je ne suis pas du tout entraîné. Est-ce ma limite ? Ou l’avais-je dépassée ? Je ne le saurai jamais, mais je suis fier de moi !
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18H30 – Une fois installé dans le dortoir, je décide de sortir admirer les étoiles et là, WHOUA, je n’avais jamais vu de ciel aussi noir et aussi étoilé ! Le noir est d’une profondeur tellement envoûtante que j’ai l’impression d’être plongé au milieu de toutes ces étoiles. Je pars à ce moment dans un autre monde, un monde où rien n’a d’importance, un monde d’admiration…
Lorsque j’arrive à revenir dans notre monde, je pars me coucher, purifié, des étoiles plein les yeux…
04H00 – C’est parti pour reprendre le sentier dans le noir absolu ! J’ai 2 lampes dynamo avec moi, l’une pendue sur ma bretelle de sac, vers le sol pour éclairer mes pieds, et l’autre à la main, pour voir devant moi. À de nombreuses reprises je quitte le sentier sur quelques mètres avant de rebrousser chemin en m’apercevant de ma bêtise. J’aperçois quelques points de lumières devant et derrière moi, ce sont les autres randonneurs qui essayent d’atteindre le sommet. Le froid est encore plus intense qu’hier, c’est difficile, mais je veux… non, je vais y arriver !
Le froid décharge les appareils électroniques à une vitesse folle. La Gopro et le téléphone s’éteignent. Reste mon appareil photo qui arrive à supporter la température, mais que je décide de ne pas trop l’utiliser avant le sommet.
(Activez les sous-titres)
J’arrive enfin au téléphérique où je passe une petite barrière où, à 9h, les gardes sont positionnés pour contrôler le droit de passage. Il me reste maintenant 200m à gravir !
Après avoir doublé quelques randonneurs, je rejoins un étranger (Polonais ou Russe je pense). Nous nous dépassons mutuellement à plusieurs reprises, mais le froid et la fatigue nous empêchent d’ouvrir la bouche, cachée sous nos écharpes. Nous échangeons des regards de sympathie signifiant littéralement ‘courage’. Mes jambes sont lourdes, beaucoup plus qu’hier après les 4h de randonnée, et pourtant ça doit faire 1h que je grimpe.
Quelques dizaines de minutes plus tard, une odeur de soufre se fait sentir, mon cœur s’emballe, je sens que le sommet est proche. J’accélère naturellement, comme si l’adrénaline effaçait la douleur de mes muscles. L’étranger fait de même. Ça y est…. j’y suis… j’ai réussi, J’AI RÉUSSI !!!!
06H00 – Une énorme émotion me submerge, je réalise que j’ai accompli l’un de mes rêves ! J’ai envie de crier, mais je suis à bout de forces. Je m’assis à côté du cratère, non loin de l’étranger qui est arrivé avec moi. Nous échangeons un regard de complicité, fiers d’être arrivés les premiers. Les randonneurs arrivent petit à petit et l’obscurité se fait repousser par la lumière du soleil.
07H00 – Ça y est, mon premier lever de soleil au sommet d’un volcan ! Il passe progressivement au-dessus de la mer de nuages qui me suit depuis le début de mon ascension. Je reste presque envoûté par ce spectacle. Difficile de détourner son regard tellement c’est magnifique…
Je change la batterie de ma Gopro pour prendre quelques photos et vidéos. La température est remontée et la batterie ne se décharge plus aussi rapidement, ouf !
Je regarde enfin le cratère, et je suis surpris de sa petite taille. Il est presque totalement rebouché, pas du tout comme je me l’étais imaginé, mais ce n’est pas si important que ça…
L’ombre du volcan apparaît, pour la seconde fois du périple, mais cette fois sur les nuages. Je suis encore impressionné… Je me sens vraiment minuscule comparé à ce géant. Certains randonneurs ont loupé le lever du soleil depuis le sommet. Je les vois arriver petit à petit avec leur lampe encore allumée.
08H00 – Après avoir repris des forces, et pris le temps que je voulais pour admirer le paysage, il est temps de redescendre les 200m qui me séparent du téléphérique. J’apprends qu’il ne fonctionnera pas aujourd’hui car il y a trop de gel. J’ai dû attendre plus d’une heure que les essais soient terminés pour pouvoir embarquer dans une des cabines. Il ne servira, ce matin, qu’à faire descendre les aventuriers/ères.
Le mot de la fin
Et voilà, cette magnifique aventure est maintenant terminée. Réaliser un rêve est une expérience difficile à retranscrire, mais j’espère vous avoir fait ressentir une partie des sensations et émotions que j’ai eues pendant ce périple. J’espère aussi que les sentiments qui se dégagent de cet article vous donneront envie de réaliser vos rêves.
Quant à moi, j’ai décidé depuis bien longtemps que ma vie serait une suite d’aventures et c’est comme ça que je conçois de continuer à me construire…
Donnez-vous les moyens de réaliser vos rêves.
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