Randonnée au volcan Chinyero à Tenerife

Le volcan Chinyero, aussi appelé « La réserve naturelle spéciale du Chinyero », est un immense espace de forêts, de cône volcaniques et de coulées de lave à l’ouest du Teide (le plus haut volcan d’Espagne). J’ai pu y voir la plus récente coulée de lave de l’île (1909), des Pins des Canaries qui peuvent résister à de très hautes températures, et différents types de volcan. En avant vers un plongeon au cœur de cette réserve volcanique !

Caractéristiques du Volcan Chinyero

• Altitude : 1 552 mètres
• Activité : Éteint
• Localisation : Cliquez-ici
• Hauteur du cône : 80 mètres
• Type : Volcan de point chaud
• Morphologie : Cône de scories
• Dernière éruption : 18 au 27 novembre 1909
• Anecdote : C’est le dernier volcan de Tenerife à être entré en éruption

Préparation pour la randonnée

Comme vous serez en altitude, au-dessus des nuages, le soleil peut taper fort sans pour autant qu’il fasse chaud. De plus, le temps peut changer très rapidement, il faut donc être prêt à toute épreuve. Prévoyez en conséquence casquette, bouteille d’eau, gants (vous comprendrez pourquoi en lisant l’article) et de quoi vous tenir au chaud. Pensez aussi à prendre une carte comme Organic Maps et/ou une appli avec des sentiers comme AllTrails. Ne faites pas comme moi à croire que Google Maps va vous aider ici.

Assurez-vous aussi de n’avoir rien qui puisse s’envoler dans vos poches pendant la randonnée, afin de garder la nature propre. Si vous prenez de quoi manger, prévoyez également un petit emplacement pour vos déchets dans votre sac-à-dos.

Début de la randonnée

Je décide de commencer par le sentier Sendero del Chinyero depuis la route TF-38.

Lors de cette randonnée, en 2017, j’ai eu du mal à me repérer car il n’y avait pas de balisage, et la géolocalisation ne fonctionnait pas sur mon portable. Pour couronner le tout, j’avais croisé un couple d’Anglais complètement perdu qui étaient, eux aussi, à la recherche du cône du Chinyero (le Chinyero est le dernier volcan à être entré en éruption de l’île). Ça me faisait rire d’être perdu.

La randonnée débute dans une forêt de pins des Canaries. Ces arbres ont la particularité de résister à de très fortes températures. Lors de mon passage, presque toutes les écorces étaient brûlées suite à des petits feux de forêt. Pourtant, en regardant bien, j’ai remarqué qu’à l’intérieur, le tronc était bien en vie, et que des branches poussaient en hauteur. La vie trouve toujours son chemin.

Caractéristiques des pins Canariens

• Altitude : entre 700 et 2000 mètres
• Environnement : zones montagneuses et nuageuses, sur des sols secs de type volcanique, pauvres, acides ou calcaires.
• Tolérance au froid : entre -1°C et -6°C
• Tolérance au chaud : très élevée grâce à son écorce épaisse et à sa régénération rapide.
• Hauteur : Entre 15 et 30 mètres, mais peu atteindre 60 mètres.
• Diamètre du tronc : 2 mètres de diamètre.
• Ennemi : la chenille processionnaire (attention c’est urticant !)

Le volcan Chinyero en vue !

Après un certain temps, je suis sorti de la forêt et me retrouve nez à nez avec une énorme coulée de lave. Cette coulée, c’est celle que le Chinyero a fait couler durant son réveil en 1909.

Cherchant à la contempler de plus haut, je grimpe alors sur cette incroyable masse. Je découvre à mes dépens que la roche volcanique est très coupante. Je me fais quelques égratignures, mais rien de grave.

Derrière moi, il y a le Volcán del Estrecho, mais impossible de trouver le chemin pour y accéder sur ma carte. En voyant que le flanc n’est pas très raide, et qu’il n’y a pas de végétation, je décide de le grimper. Après une montée pas trop difficile, je tombe sur un petit chemin, qui n’est pas visible sur Google Maps !

Je tombe alors sur un cratère recouvert par les pins et complètement affaissé sur l’un de ses flancs, probablement à cause de l’érosion. En suivant le chemin dans le sens inverse, pour redescendre, je tombe sur un super point de vue ! Je m’arrête pour ne plus entendre le bruit de mes pas, et je profite du silence de la nature tout en respirant l’air frais, que du bonheur.

Vue sur le cône volcanique du Chinyero

J’arrive ensuite sur un autre point de vue, époustouflant, car je vois pour la première fois le cône du Chinyero, et en même temps sa coulée de lave. C’est juste magnifique !

Après un certain temps, je reprends ma route, et arrivé en bas du volcan, je me retrouve à une bifurcation de 5 chemins. Comme d’habitude, aucun panneau, mais je me fie à mon sens de l’orientation pour me diriger vers le nord et tenter de rejoindre la Montana Negra.

Bon, ce sentier fait également le tour d’un volcan puis se termine par un cul-de-sac… Je fais donc demi-tour et je prends un autre chemin de retour à la bifurcation (on ne se moque pas).

Au bout d’un moment, changement de décor radical ! Au revoir la forêt dense et bonjour les contrées dégagées et le sol en poussière volcanique !

Nouveau décor et étrange découverte sur un volcan

Après une longue balade dans ce paysage ravissant, j’arrive au volcan situé à côté de celui que je visais. Celui-ci ne semble pas porter de nom, et il n’y a aucun chemin pour accéder au sommet. Je décide de grimper une fois de plus, car le flanc est composé de poussière volcanique, et rien d’autre.

Pendant la montée, j’aperçois des choses blanches à terre… Je me pose au sol pour mieux voir, et je constate que ce sont des carcasses vides. Ça parait provenir de vers avec des pattes… my god, des aliens volcaniques !!! Bon, je reprends mon ascension avec ce mystère sous les bras… (que je n’arriverai jamais à résoudre).

J’arrive ensuite au sommet, mais le cratère n’est plus vraiment visible à cause de l’érosion. Je me retourne pour regarder au loin et ce que je vois ne parait pas être bon signe.

Un air de fin du monde

Une vague de nuages se rapproche très rapidement de moi puis m’ensevelie complétement. J’ai l’impression qu’une tempête, approche, et ce ne serait absolument pas pratique. J’hésite donc à avancer, car je suis tiraillé entre la crainte que le mauvais temps me bloque, et l’envie de découvrir le dernier volcan : le Montana Negra. Oh et zut, j’avance !

En m’approchant du dernier volcan, que je ne vois plus du tout à cause du brouillard, je croise un panneau indiquant que l’endroit est dangereux si on sort du sentier. Je suis raisonnable, je vais rester sur le chemin ! Je décide de suivre un chemin qui me plonge encore plus dans le brouillard. Le vent se lève et me repousse, mais je continue. Je suis un peu inquiet avec ce temps, mais la sensation de faire quelque chose de fou, dans un environnement incroyable, me fait avancer.

J’arrive alors au pied du Montana Negra, et WHOUA ! L’atmosphère qui se dégage ici est impressionnant et surtout pesant. J’ai l’impression d’être perdu dans un autre monde sombre, un monde sans vie et sans végétation. Le vent continue à me frapper de ses rafales, mais ce n’est pas assez pour me faire reculer !

Je continue sur le sentier, je dépasse le volcan, et petit à petit, je retrouve la végétation et un sentier « balisé » par de la roche. Le brouillard est encore très épais et la température a fortement baissé.

Heureusement, le brouillard se dissipe progressivement, ce qui me permet de revoir le relief chaotique du paysage.

Retour à la normale

Après quelques minutes, les nuages sont totalement dissipés et la température remonte. J’aperçois le cône du Chinyero qui se trouve proche de moi. Aucun sentier ne semble y accéder, mais cette fois, je décide de rester sur le sentier, étant assez fatigué de cette aventure.

Je retrouve ensuite la forêt de pins et la dernière ligne droite avant de rejoindre ma voiture. Je viens de vivre des émotions fortes, je suis aux anges !

Le mot de la fin sur le volcan Chinyero

Entre forêt, coulées de lave et volcans, cette randonnée était un vrai coup de cœur ! C’est une expérience que je n’oublierai jamais. J’ai dépassé mes peurs et craintes et ça m’a permis de découvrir et de ressentir des choses formidables ! Je vous invite à en faire autant, tout en restant prudent, pour que vous aussi vous puissiez ressentir ces choses.

Bref, j’ai adoré la réserve naturelle du Chinyero qui restera l’un de mes meilleurs souvenirs à Tenerife  !